16 décembre 2005

Debriefing

Cela fait au moins une semaine que je n'ai pas donné signe de vie. C'est que la soutenance s'est passée comme je l'avais imaginée, c'est-à-dire pas très très bien, avec une Raphaelle Ricci à lunettes dans le jury très désagréable, qui m'a trouvée nulle mais potentiellement bonne - et pas seulement en expression scénique. Bref, j'ai eu l'impression qu'on disait de ma thèse qu'elle était bien pour un karaoke, ce qui est déjà très bien vous me direz.
L'annonce du verdict du jury ne m'a pas transportée de joie. J'ai été très déçue de ne rien ressentir, comme si on m'annonçait une mention de complaisance après m'avoir bien fait sentir que ma thèse était vraiment naïve, peu fouillée et qui plus est, pleine de fautes d'orthographe. Evidemment, Raphaelle Ricci avait pourtant bien anoncé qu'elle m'épargerait la "liste pourtant longue des scories", tout en les présentant pour bien montrer qu'elle avait bien lu la thèse, et surtout les pages 70, 165 et 190. Et puis surtout, j'avais oublié de citer "l'ouvrage DE REFERENCE" de monsieur K., ce qui bien-sûr, semblait vouloir dire pour mon examinateur, que j'ignorais totalement qui il était et ce qu'il avait écrit. La soutenance est une expérience frustrante. On ne peut pas répondre "Pauvre connard! Chacun ses "classiques", ce mec, je le vois dans deux jours à un colloque où je parle juste après lui". Je l'ai juste pensé très fort, et lui ai répondu "ma bibliographie ne prétend pas à l'exaustivité". C'est moins punchy, je vous l'accorde. Et puis j'étais habillée en gentille petite fille pour faire plaisir à tout le monde (et pas seulement à mes parents), ça aurait dénoté.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère docteur,
j'ai soutenu ma thèse vendredi dernier après avoir partagé, au même rythme que toi, les doutes de l'ouverture en "monsieur le président, ...", les cauchemars de soutenance, les bonnes nouvelles parallèles qui nous rappellent que notre thèse s'inscrit sur le long terme, etc.
J'ai moi aussi passé une semaine assez douloureuse depuis, remplie d'insatisfaction, et de la désagréable impression qu'après avoir cru qu'en CM2 j'étais la plus grande de l'école, je me retrouvais en sixième... un peu lessivée, pas très fière, frustrée des réponses pas très sexy de ma prestation, etc.
Toi qui soutiens tant de pauvres thésards, heureux de se reconnaître sur ton blog et de pouvoir bien rire de cette aventure bien étrange, il faut bien le dire, tu mérites d'être réconfortée à ton tour!
Je suis sûre que tes impressions sont indépendantes de la qualité de ton travail et que nombreux sont ceux qui partagent ce sentiment d'insatisfaction, lié à la décompression inévitable de la fin d'une thèse. C'est le fameux baby-blues dont tu as dû entendre parler depuis quelques semaines, non?
Sois fière de toi! tu as franchi une sacrée étape, et que tes lecteurs te racontent la drôle d'impression qu'ils ont ressentie juste après leur soutenance, tu te rendras sans doute compte que ton sentiment prouve encore une fois (comme l'imprimante foutue juste avant l'impression de la thèse ou du speech de soutenance) que tout le monde convient, machine comprise, que tu as terminée ta thèse. Félicitations!

Anonyme a dit…

Je suis certaine qu'"anonyme" a raison. Et je ne retiens qu'une information essentielle dans ton post d'aujourd'hui : tu as terminé la thèse, tu es docteur et là, moi je dis : BRAVO ! Félicitations !
Je suis vraiment contente pour toi. Ca me donne un peu de courage pour la mienne, moi qui me sens aussi tellement nulle... Sauf que moi, justement, j'ai pas terminé, je n'ai pas soutenu.
Alors même si tu es un peu insatisfaite, c'est une grande victoire : combien de gens commencent une thèse ? Et combien la terminent ?
C'est une grande victoire et je suis très contente pour toi.
Encore bravo!
(Egoïstement j'espère que fin de la thèse ne veut pas dire fin du blog, j'aimerais bien encore te lire!)

Anonyme a dit…

Ne t'en fait pas, soutenir une thèse ce n'est pas à tout prix être le premier de la classe. Il y a des thèses qui obtiennent plein de mentions parce qu'elles sont bien traitées mais dont le sujet principal est à chier et qui au final n'intéressent personne (même pas un étudiant en maîtrise). Une thèse traitée moyennement mais dont le sujet est intéressant, ça a une toute autre valeur, surtout dans le futur.
Mon copain a soutenu sa thèse cette année aussi et il a loupé la mention "avec l'unanimité du jury" tout simplement parce que le jury n'était pas au complet, motif : grève de la sncf. Il lui manquait donc un membre dans son jury. Rageant non?

machiavel007 a dit…

merci pour vos petits messages :-)c'est très réconfortant tout ça :-)
Oui, effectivement, manquer l'unanimité parce à cause d'une grève de train... mais ça doit bien être noté dans le rapport de soutenance non ?

Anonyme a dit…

C'est si important que cela, l'unanimité? Concrètement, les félicitations à la majorité des membres vouent donc le thésard fraîchement docteur aux gémonies?

Anonyme a dit…

Félicitations !
(Je ne savais pas qu'il y avait une mention "à l'unanimité", d'ailleurs je croyais que toute mention était désormais bannie, mais peu importe, l'essentiel c'est d'en avoir fini et de pouvoir dire que tu l'as enfin eu ce titre de doscteur!)

Anonyme a dit…

Que l'on soit un peu passé ou non à côté de sa soutenance, il me semble que les semaines qui suivent ont un goût assez étrange de toutes façons, du genre : "Tiens, tiens, mais où est donc passée ma vie, où ai-je pu mettre ce truc qui semblait tenir toutes choses ensemble pour leur donner un sens ?"

Avouez d'ailleurs que votre soutenance s'est beaucoup mieux passée que dans vos pires cauchemars, et qu'au fond tout va bien puisque vous êtes repartie, Raphaëlle Ricci ou pas, avec toutes vos petites mentions (qui ne vouent cependant personne, pour répondre à une question anonyme, aux gémonies).

Il ne reste donc plus qu'à se rappeler que la vie ne se réduit pas à la science politique, aux thèses, aux soutenances, aux mentions et autres stratégies universitaires mais qu'il existe à côté de tout cela un monde dont il serait sans doute dommage de se priver (ce qui arrive sans doute plus vite qu'on ne pense).

Ce ne sera votre mission que si vous l'acceptez, mais c'est en tous cas la mienne, qui devrait j'y compte bien m'éviter de me réveiller un matin avec l'envie subite et peut-être irrépressible de déclarer à qui que ce soit "qu'il faut quand même qu'on s'aime au département" (qu'on me conserve plutôt assez de haine pour m'éviter de me commettre avec deux trois choses que je vomis).


Voilà bien sans doute le témoignage de sympathie le plus maladroit qui ait jamais été écrit,


Antonin

machiavel007 a dit…

oh! un revenant! :-) Oui, la vie ne se réduit pas à la soutenance, mais le thèse-blues n'est pas un mythe. C'est fou ce qu'on se sent léger, mais trop léger après...